À la rescousse des milieux humides,

pour une eau plus propre!

 

 

Au voisinage des grandes villes, la superficie occupée par les milieux humides a été considérablement réduite: l’assèchement pour la mise ne culture de même que l’expansion urbaine en sont partiellement la cause. Depuis 1950, il est courant de draguer, d’assécher ou de remblayer les milieux humides pour agrandir ou construire des ports, des usines, des aéroports, pour éliminer des déchets ou à des fins d’urbanisation en général.

 

Pourtant, les milieux naturels jouent un rôle essentiel pour l’équilibre de la nature.

SAVAIS-TU QUE?

Sais-tu pourquoi les lacs deviennent parfois envahis par des algues?

Lorsqu'on laisse les rives d'un lac intactes, les sédiments charriés par les eaux de ruissellement sont piégés par la végétation de la rive avant d'atteindre l'eau. Comme ces sédiments sont souvent riches en matière organique, la bande riveraine diminue les risques de surfertilisation du plan d'eau. Le pouvoir fertilisant des sédiments est utilisé à meilleur escient lorsqu'il sert de nourriture aux plantes terrestres plutôt qu'au cours d'eau. Trop bien nourri, un lac souffre en quelque sorte d'obésité, un mal qui se traduit souvent par des poussées d'algues lorsqu'il fait chaud. Justement, la végétation riveraine jette de l'ombre sur le littoral et en abaisse par le fait même la température.

En plus de fournir l’habitat à de nombreuses espèces de poissons, oiseaux et mammifères, ils jouent un rôle primordial en ce qui a trait à la qualité et au stockage de l’eau. En effet, certaines plantes ont la propriétés d’absorber certains polluants qu’on retrouve dans l’eau. De plus, les milieux humides sont comme des éponges; ils emmagasinent une grande quantité d’eau, par exemple à la fonte des neiges ou après de longues averses, et la libère doucement au besoin. Cela permet de diminuer les cas d’inondations.

 

 

 Bonnes nouvelles!

Il semble que les autorités soient de plus en plus sensibles au problème. D’ailleurs, on procède à la restauration de certaines berges afin qu’elle retrouve leur qualités épuratrices. La remise à l’état naturel des rives de la Rivière-St-Charles en est un exemple. De plus, des règlements plus sévères obligent maintenant les nouveaux propriétaires s’établissant près des berges de respecter une distance minimale où ils doivent laisser la rive à son état naturel.

 

Une initiative exemplaire!

À Sainte-Adèle, 6 000 bénévoles, chaque printemps, armés de pelles spéciales, plantent quelque 35 000 plants en bordure des lacs, devant leur chalet. "Dans notre cas, explique Jean-Paul Jodoin, un résidant de Sainte-Adèle, ça a commencé avec un problème d'odeurs. En pleine canicule, les algues étaient trop nombreuses. Avec le temps, à force de nous renseigner, nous en sommes venus à la conclusion que ce problème était sans doute causé par des rives trop dégarnies. Il fallait y remettre de la végétation."

 

"Au début, les gens ne comprenaient pas pourquoi on voulait planter des arbustes comme l'aulne, le cornouiller stolonifère ou le myrique baumier ", explique Tony LeSauteur, directeur du Programme des lacs du ministère de l'Environnement (MENVIQ). " Ces arbustes étaient considérés comme de la fardoche. Dès qu'un estivant se construisait au bord d'un lac, il " nettoyait ", il se débarrassait de ces arbustes. "

 

Comment faire?

Il ne faut pas pour autant planter n'importe quoi n'importe où. Par exemple, sur une rive continue, avec une pente supérieure à 30 %, du saule ou du myrique beaumier seront plantés sur les trois premiers mètres à partir de la ligne naturelle des hautes eaux. Derrière, sur une distance d'une douzaine de mètres, on passera au cornouiller stolonifère ou à la spirée à larges feuilles, dans une proportion de 2 pour 1. Ces techniques varieront, par exemple, selon le degré d'inclinaison de la pente, la présence ou l'absence d'un talus, ou encore la présence d'un mur de soutènement déjà construit. En passant, la construction de tels murs est totalement incompatible avec de bons procédés environnementaux.

 

 Passez le mot!

Malgré tout, le rôle de ces milieux est encore mal connu par la population en général. On peut d’ailleurs encore voir des propriétaires rejeter des déchets à ces endroits. Il est donc important de sensibiliser le public en général sur le rôle de ces milieux.

 

 


Références

 

Québec Science, volume 29, numéro 9 (mai 1991), page 22.

 

Pour en savoir davantage :

* Techniques de regénération des rives + , série de quatre brochures publiées par le Programme des lacs du MENVIQ, en collaboration avec FAPEL.

Écrire à : FAPEL

2597 rue Montsabré, bureau 105

Montréal (Québec) H1N 2K7

 

* Les milieux humides du Québec : des sites prioritaires à conserver + , carte du Québec où sont identifiés et expliqués les sites de milieux humides.

Écrire à : Union québécoise pour la conservation de la nature

160 est, 76e Rue

Charlesbourg (Québec) G1H 7H6